Principes éthiques de la recherche
Propriété, contrôle, accès et possession des données
Les principes de propriété, de contrôle, d’accès et de possession des données et des informations (PCAP®) — (incluant les résultats) — doivent être considérés comme étant le fondement même de la recherche avec les peuples autochtones. Le Protocole de recherche des Premières Nations au Québec et au Labrador définit de façon détaillée ces quatre principes, en plus d’outiller le ou la chercheuse en formulant des questions claires qui permettent de vérifier si ces principes sont respectés.
Valeurs fondamentales : quelles sont-elles?
Des valeurs fondamentales, ancrées dans les cultures autochtones, doivent être prises en compte dans une démarche de recherche. À travers leur travail, les chercheurs, les étudiants et les organismes doivent démontrer leur engagement à l’égard de ces valeurs. Ces valeurs sont le respect, l’équité, la réciprocité, l’égalité et la transparence.
- Le « respect s’apparente plus à la reconnaissance et à l’appréciation des différences […] ». Le respect doit être présent tout au long du processus de recherche, que ce soit dans les premières étapes de prise de contact, dans la relation entre les communautés et le ou la chercheuse, et dans la diffusion des résultats. Un aspect particulier doit également être pris en compte, soit le respect de la terre et de l’environnement, ce qui s’inscrit directement dans les traditions nordiques.
- L’équité désigne l’appréciation de ce qui est dû à chacun. Autrement dit, cette valeur fait référence au partage de connaissances, du pouvoir, des bénéfices et des retombées avec les membres de la communauté.
- La réciprocité renvoie quant à elle à une relation mutuelle entre l’équipe de recherche et les communautés autochtones, dans laquelle les deux parties sont gagnantes. On constate alors une égalité entre les différents acteurs impliqués dans le processus de recherche. Cette égalité s’applique également aux savoirs et aux connaissances, c’est-à-dire que les savoirs occidentaux et les savoirs autochtones sont équivalents et complémentaires.
- La transparence s’illustre par le fait de laisser paraître la réalité toute entière. Les communautés autochtones s’attendent, de la part des chercheurs, que ceux-ci diffusent les informations concernant leur recherche de façon véridique, claire et complète.
En somme, ce qu’il faut mettre de l’avant et prioriser, c’est l’importance de bâtir une relation de confiance entre les chercheurs, les étudiants, les organismes et les communautés autochtones. Cette relation de confiance est possible par la mise en place de valeurs fondamentales tout au long du processus de recherche. Pour une illustration de l’interrelation des valeurs fondamentales et des principes de la recherche, il est suggéré de consulter la carte conceptuelle du Protocole de recherche de l’Assemblée des Premières Nations au Québec et au Labrador. L’Énoncé de politique des Trois conseils de recherche : Éthique de la recherche avec des êtres humains comporte un chapitre sur les enjeux éthiques en contexte autochtone dont les valeurs de respect, de bien-être et de justice ont été présentés et discutés avec des peuples autochtones lors d’activités scientifiques sur le sujet.
Importance des savoirs autochtones
Les peuples autochtones sont les détenteurs d’expertises uniques, riches et millénaires. Quoique certains de ces savoirs soient considérés comme délicats, tels les savoirs reliés aux plantes médicinales et à la spiritualité, il importe d’assurer leur protection et leur transmission à la prochaine génération. Ces savoirs et savoir-faire se doivent d’être respectés, mais également pris en compte lors des travaux de recherche et compris comme faisant partie d’un vaste système de savoirs organisé. Par exemple, les savoirs autochtones sur les conditions environnementales et les réalités socioéconomiques représentent une source d’informations pouvant alimenter la recherche. De plus, les savoirs des femmes autochtones doivent recevoir une attention particulière en raison de leur caractère unique et spécifique.
En fait, comme il est stipulé dans l’Approche panterritoriale de la science, « le savoir traditionnel et les connaissances locales sont essentiels à la compréhension du Nord ». Il importe donc d’en tenir compte à toutes les étapes de la recherche, en synergie avec les savoirs occidentaux. Ces savoirs autochtones contribuent non seulement à enrichir la recherche et les connaissances sur le Nord, mais également la prise de décisions dans différentes sphères (protection de l’environnement, gouvernance, sauvegarde des cultures nordiques), et ce, tout en valorisant les peuples autochtones. Les savoirs occidentaux et les savoirs autochtones contribuent conjointement au développement des connaissances.