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L’INQ et le RISUQ ensemble pour un Nord en santé

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Un article de Valérie Levée, journaliste scientifique

Afin de dynamiser et bonifier l’axe « Santé », l’un des cinq axes de recherche de l'INQ, Mélanie Lemire, professeure à la Faculté de médecine, Université Laval, s’est alliée à Cathy Vaillancourt, directrice du le Réseau intersectoriel de recherche en santé de l’Université du Québec (RISUQ) et professeure à l’INRS. Cette alliance permettra de faire rayonner la santé durable dans tout le Nord-du-Québec. Une union des forces du RISUQ et de l’INQ qui promet!  

L’expertise intersectorielle du RISUQ

Pouvant compter sur plus de 50 ans d’expertises en santé ancrées sur tout le territoire du Québec via le réseau de l’Université du Québec (UQ), le RISUQ, créé en 2019, possède de nombreuses forces vives qui pourront contribuer à la santé nordique.  « L’UQ possède cette force en santé et services sociaux, des communautés de terrains, des chercheurs des universités. On voulait mettre tous ces gens en réseau pour travailler ensemble », relate Cathy Vaillancourt. L’approche intersectorielle du RISUQ réunit des chercheurs et chercheuses de différents champs d’expertises et touchants autant à la recherche fondamentale qu’à l’organisation des soins de santé et des services sociaux, afin de répondre à des questions de santé actuelles, en tenant compte des différentes réalités régionales. Parce qu’il vaut mieux prévenir que guérir, le RISUQ est axé sur la prévention et le rétablissement en privilégiant l’autonomisation des individus dans la prise en charge de leur santé, par l’éducation et la sensibilisation des communautés. De cette façon, les personnes et les communautés peuvent agir en amont sur leur santé, ou encore en adaptation ou en réadaptation des soins. Cette approche privilégie la collaboration entre les différents acteurs, que ce soient les groupes citoyens, les communautés de pratique ou encore les CISSS et les CIUSSS, pour une co-création du savoir et des connaissances, ainsi qu’une amélioration des soins axés sur les besoins réels des individus et des communautés. 

L’arrimage du RISUQ et de l’INQ   

C’est pour déployer cette approche du RISUQ dans le nord du Québec que Mélanie Lemire approché Cathy Vaillancourt. Le RISUQ travaille à la mise en place d’une chaire intersectorielle de recherche en partenariat “Santé et perspectives autochtones”, qui aura son pied à terre à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), qui possède déjà une forte expertise de collaboration avec les peuples autochtones.

« Le RISUQ va amener l’expérience en santé intersectorielle déjà développée dans cette région du “bas Nord” et travailler avec les connaissances de l’INQ dans le Grand Nord. Je vois ça comme une parfaite collaboration! », espère Cathy Vaillancourt.

Elle imagine, entre autres, des pistes de recherche portant sur la sécurité alimentaire ou sur la santé des femmes. Cependant, une chose est claire: “Il faudra que ce soit décidé par la communauté, dans le respect de leurs traditions et de notre approche intersectorielle”, précise Mme Vaillancourt.

La santé des mères et de l’enfant dans le Nord

Cathy Vaillancourt a aussi ses propres intérêts de recherche qu’elle envisage de développer avec les communautés du Nord. Elle et son équipe étudient les effets du stress et des contaminants environnementaux sur la grossesse, le développement du fœtus et la santé de la mère et de l’enfant à naître. Plus particulièrement, le placenta se situe au cœur des recherches de ce laboratoire. « Certains types de stress peuvent conduire à une altération du placenta, ce qui peut mener à des risques de développer des maladies cognitives ou métaboliques », explique-t-elle. Le placenta produit, entre autres, des molécules comme la sérotonine et la mélatonine qui sont impliquées dans le développement cérébral. En étudiant l’expression des gènes du placenta, Cathy Vaillancourt cherche à identifier des marqueurs qui pourraient permettre d’évaluer le risque de l’enfant de développer des pathologies afin d’éventuellement pouvoir les prévenir. Les communautés nordiques ont subi et subissent encore de nombreux stress comme la sédentarisation et les changements climatiques. Une étude coopérative et en partenariat, coconstruite avec les communautés, pourrait mener à une meilleure compréhension des impacts de ces stress et contribuer à une santé durable. 

Et parce que les populations humaines ne sont pas les seules à subir les stress environnementaux, Cathy Vaillancourt caresse un rêve d’enfance : étudier le placenta des mammifères marins!


Pour aller plus loin :

Le RISUQ: https://risuq.uquebec.ca/  

La chaire en partenariat du RISUQ “Santé et perspectives autochtones” https://risuq.uquebec.ca/reseau-de-chaires/les-chaires/sante-et-perspectives-autochtones/ 


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Pleins feux sur la recherche nordique | Une initiative de l'Institut nordique du Québec

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